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Le médusé

Un nouveau camp de réfugiés en Grèce

31 Janvier 2017, 13:02pm

Publié par Thomas Clément

Un nouveau camp de réfugiés en Grèce

Le gouvernement grec a annoncé vouloir vider le camp de réfugiés de Souda, lieu de nombreux incidents ces derniers jours, pour en ouvrir un nouveau, toujours sur l'île de Chios, en mer Égée. La Grèce veut créer un nouveau camp pour migrants sur l’île de Chios, où une centaine de réfugiés ont récemment fui l’actuel camp de Souda en raison d’incidents et se retrouvent sans logement, a annoncé dimanche 20 novembre le secrétaire d’État à l’Immigration. "Nous proposons de vider l’actuel camp de Souda", situé près du port et du chef-lieu de l’île et où séjournent près de 700 migrants et de "créer un nouveau centre d’accueil", a indiqué Yannis Balafas à la chaîne de télévision Epsilon. Ce nouveau centre pourrait être créé sur un terrain vide, qui servait dans le passé de décharge, à quatre kilomètres du port. Le gouvernement grec espère débuter les travaux le plus rapidement possible, "ce qui serait une solution pour mettre un terme à la tension dans le camp de Souda" a expliqué Yannis Balafas. Mais le maire de Chios refuse pour le moment de créer un nouveau camp pour les réfugiés, qui sont actuellement 4 000 sur l’île, craignant l’augmentation de leur nombre. Depuis vendredi, après deux nuits consécutives d’incidents, près d’une centaine de réfugiés ont fui le camp et dorment sur les trottoirs avoisinants, par peur d’y entrer. Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux groupes de migrants avaient dévalisé deux commerces et des affrontements avec la police avaient eu lieu. Le lendemain, des engins incendiaires lancés sur le camp ont détruit des tentes et deux volontaires venant en aide aux réfugiés ont été agressés par une trentaine de personnes avant d’être hospitalisés. Vendredi, c’est un Syrien qui a été blessé à la tête par une pierre lancée par un inconnu. Yannis Balafas estime que l’origine de ces incidents serait "l’action des groupes minoritaires et des personnes très dures de l’extrême droite". Le secrétaire d’État à l’Immigration a rappelé que des députés du parti grec néo-nazi Aube dorée avaient visité l’île quelques jours avant le début de ces violences. "Dans cette tourmente, c’est logique que les habitants de Chios se sentent inquiets" a-t-il précisé. Les incidents sont récurrents à Chios et sur quatre autres îles en mer Égée où sont entassés 16 000 réfugiés depuis plusieurs mois dans des conditions misérables. Ils doivent être renvoyés en Turquie selon l’accord qui prévaut entre l’Union européenne et Ankara signé en mars. Mais pour éviter cette perspective, la majorité d’entre eux ont demandé l’asile en Grèce, une procédure très longue. S’opposant aux transferts massifs en Europe, les partenaires européens n’ont jusque là envoyés qu’un quart des renforts promis pour les services d’asile grecs et accélérer les examens des demandes. Le ministre grec de la Politique migratoire, Ioannis Mouzalas, avait affiché fin octobre sa colère. "L’UE se doit de soutenir" la mise en œuvre de l’accord UE-Turquie. "Ce n’est pas une question de solidarité avec la Grèce, c’est une obligation" avait-il insisté.