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Le médusé

De la redistribution des richesses

29 Février 2016, 15:52pm

Publié par Thomas Clément

De la redistribution des richesses

La question de la redistribution des richesses est la pierre angulaire de ce qui oppose la gauche et la droite. La semaine dernière, j'ai assisté à un séminaire à Milan où un intervenant s'est démarqué des autres en présentant le schéma que suivent tous les pays en matière de redistribution de richesse. Son intervention était très sensée car elle expliquait comment ceux-ci répartissent la richesse en fonction de leur niveau de développement (jusqu'à atteindre un point de dysfonctionnement, à mon avis). Il a commencé par démontrer que dans les sociétés très pauvres, l’inégalité était relativement faible. Tout le monde se trouve en effet plus ou moins dans la même situation précaire et les différences de revenus sont assez limitées. Quand la société s’enrichit, l’inégalité augmente. Car évidemment, dans le cas d'une phase de croissance rapide, tout le monde ne progresse pas aussi rapidement. Au cours de cette phase, les clés du succès sont surtout le talent. Étant donné qu'au départ, ces facteurs diffèrent très fortement selon les individus, l'accroissement de la richesse au sein de la société sera aussi réparti de manière très inégale. L’ensemble de la prospérité augmentera extrêmement vite mais tout le monde n’en profitera pas dans la même mesure. C’est un phénomène que nous observons par exemple aujourd’hui au Brésil. À partir d’un certain niveau de revenus, l’accent mis sur l’inégalité s’accroît et la redistribution gagne en importance. C’est généralement le moment où le citoyen moyen est aussi devenu un électeur moyen ; il peut dès lors faire clairement entendre que la redistribution est importante à ses yeux, ce qui en fera de plus en plus une priorité politique. Les riches pays occidentaux se trouvent aujourd'hui dans cette phase d’inégalité très faible. Si ce séminaire à Milan m'a surtout plu pour son organisation, je dois dire que le propos de cet intervenant m'a fasciné. Il a terminé son discours en expliquant qu'il y avait actuellement un problème dans le modèle politique français. L'aide sociale ne peut en effet exister sans création de richesse : elle ne peut donc se passer du monde libéral. Et le monde libéral n'a quant à lui de sens que s'il aide les gens à vivre mieux. Choisir entre gauche et droite n'a donc que peu de sens : c'est un mix des deux qui donnera naissance à la société de demain. Pour en savoir plus ou vous inscrire au prochain séminaire à Milan, suivez le lien.

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L'effet Macron

29 Février 2016, 15:45pm

Publié par Thomas Clément

L'effet Macron
En conseil des ministres hier, François Hollande et Manuel Valls ont recadré leurs ministres les invitant à « maîtriser la parole gouvernementale et ne pas ouvrir des débats qui n'étaient pas prévus à l'agenda ». En ligne de mire : Emmanuel Macron. Ce recadrage s'explique notamment par l'inquiétude des candidats socialistes aux régionales. Il suffit de parler du ministre de l'Economie avec eux, pour que leur inquiétude voire leur exaspération s'expriment. L'un d'entre eux l'énonce clairement: «Macron appartient à un collectif. Il y a un calendrier électoral… S'il veut intervenir sur l'évolution de la société, il a plutôt intérêt à ce que l'on soit majoritaire pour le faire.» En bref, mieux vaut éviter que ses déclarations ne fassent perdre trop de points aux candidats PS déjà au coude-à-coude avec leurs adversaires dans les sondages. «Aujourd'hui les électeurs ne décident pas de voter en fonction du président de région qu'ils aimeraient avoir mais se demandent à qu'ils veulent envoyer une baffe», explique un important dirigeant du PS. «Et si l'on fait peur aux fonctionnaires, qu'on les montre du doigt…», s' inquiète-t-il, «on va avoir un problème: l'abstention de notre électorat.» Un candidat, mi-figue mi-raisin, résume la situation: «Je suis en train d'écoper l'eau avec une cuillère et Macron me reverse un seau à chaque déclaration.» Il n'est pas le seul à exprimer ce sentiment. Martine Aubry a reçu quantité de SMS et de coups de téléphone pour la remercier d'avoir exprimé son «ras le bol». Des messages d'élus PS... et de ministres!

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Réalités mathématiques

29 Février 2016, 15:44pm

Publié par Thomas Clément

Réalités mathématiques
Les vérités mathématiques une fois acquises, avons-nous dit, sont des vérités conscientes et absolues, parce que les conditions idéales de leur existence sont également conscientes et connues par nous d'une manière absolue. Les vérités expérimentales, au contraire, sont inconscientes et relatives, parce que les conditions réelles de leur existence sont inconscientes et ne peuvent nous être connues que d'une manière relative à l'état actuel de notre science. Mais si les vérités expérimentales qui servent de base à nos raisonnements sont tellement enveloppées dans la réalité complexe des phénomènes naturels qu'elles ne nous apparaissent que par lambeaux, ces vérités expérimentales n'en reposent pas moins sur des principes qui sont absolus parce que, comme ceux des vérités mathématiques, ils s'adressent à notre conscience et à notre raison. En effet, le principe absolu des sciences expérimentales est un déterminisme nécessaire et conscient dans les conditions des phénomènes. De telle sorte qu'un phénomène naturel, quel qu'il soit, étant donné, jamais un expérimentateur ne pourra admettre qu'il y ait une variation dans l'expression de ce phénomène sans qu'en même temps il ne soit survenu des conditions nouvelles dans sa manifestation; de plus, il a la certitude a priori que ces variations sont déterminées par des rapports rigoureux et mathématiques. L'expérience ne fait que nous montrer la forme des phénomènes; mais le rapport d'un phénomène à une cause déterminée est nécessaire et indépendant de l'expérience, et il est forcément mathématique et absolu. Nous arrivons ainsi à voir que le principe du criterium des sciences expérimentales est identique au fond à celui des sciences mathématiques, puisque de part et d'autre ce principe est exprimé par un rapport des choses nécessaire et absolu. Seulement dans les sciences expérimentales ces rapports sont entourés par des phénomènes nombreux, complexes et variés à l'infini, qui les cachent à nos regards. À l'aide de l'expérience nous analysons, nous dissocions ces phénomènes, afin de les réduire à des relations et à des conditions de plus en plus simples. Nous voulons ainsi saisir la forme de la vérité scientifique, c'est-à-dire trouver la loi qui nous donnerait la clef de toutes les variations des phénomènes. Cette analyse expérimentale est le seul moyen que nous ayons pour aller à la recherche de la vérité dans les sciences naturelles, et le déterminisme absolu des phénomènes dont nous avons conscience a priori est le seul criterium ou le seul principe qui nous dirige et nous soutienne. Malgré nos efforts, nous sommes encore bien loin de cette vérité absolue; et il est probable, surtout dans les sciences biologiques, qu'il ne nous sera jamais donné de la voir dans sa nudité. Mais cela n'a pas de quoi nous décourager, car nous en approchons toujours; et d'ailleurs nous saisissons, à l'aide de nos expériences, des relations de phénomènes qui, bien que partielles et relatives, nous permettent d'étendre de plus en plus notre puissance sur la nature.

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